Stupéfaction, consternation, indignation et révolte.

Tel était mon état d’esprit à la fin de cette rencontre organisée par les étudiants en odontologie de Paris et à laquelle j’avais été convié en qualité de Président de l’URPS des chirurgiens-dentistes d’Ile de France.

Mais attention, pas de malentendus. Ce ne sont pas mes futures consoeurs et futurs confrères qui m’ont mis dans cet état d’esprit, mais plutôt le discours des représentants d’un réseau de centres dentaires présents à cette réunion destinée à (PRECISER l’OBJET)

Mais que venaient-ils faire là me direz-vous ?

Et bien recruter leurs futurs stakhanovistes de la chirurgie-dentaire. Discours enjoué, sourires à tout va, arguments de vente bien rôdés, distribution de goddies…Ils étaient venus vendre du rêve aux étudiants.

Il faut l’avouer, les chiffres démontrent un intérêt croissant des nouveaux diplômés en odontologie pour le salariat en centres de santé dentaires.

Une étude de la DREES de 2021 sur la profession révèle que : « La percée du salariat s’illustre dans l’évolution des structures d’exercice : 12 % des chirurgiens-dentistes exercent désormais dans les centres de santé, ils étaient 7 % en 2013 (Tableau 8). L’arrivée des primo-inscrits renforce aussi cette tendance 31 % d’entre eux s’installent dans des centres de santé (12 % en 2013)[1] ».

Mais attention au miroir aux alouettes.

Je les ai écoutés, attentivement, venir proposer à nos étudiants le monde (idéal ?) mais surtout largement idéalisé des centres de santé dentaires en version « premium ». Car tout était « premium » à les entendre.

Des locaux premium, du matériel premium, de la patientèle (ou plutôt clientèle !) premium, un cadre de travail premium, des honoraires premium…

Un monde idyllique pour l’exercice de notre discipline, en version premium.  Voilà ce qu’ils étaient venus proposer. Mais en réalité, du mensonge et de la démagogie.

Car nous le savons tout, à défaut d’un monde avec des honoraires premium, c’est un monde avec des honoraires conventionnés, et la règle déontologique du tact et de la mesure, qui s’imposent à notre activité.

A défaut d’un monde avec des locaux premium, des services premium, des relations de travail premium, c’est aussi un monde de désillusions qui s’ouvre pour certains d’entre eux comme ont pu en témoigner des chirurgiens-dentistes tentés par l’expérience « centres de santé dentaires » :

Enquête exclusive : Soins dentaires, ophtalmologie, esthétique : arnaques et dérives de la médecine low cost 08/05/2022- 6play 

Reportages découverte du 1 mai 2022 – La médecine à prix cassé en questions – Grands Reportages | TF1

Ne vous y trompez pas. Faites le bon choix, sans vous laisser abuser par les arguments fallacieux de commerciaux au discours bien rôdé.

Docteur Thomas-Olivier MCDONALD, Président de l’URPS des chirurgiens-dentistes d’île de France


[1] ondps_nov_2021_rapport_la_demographie_des_chirurgiens-dentistes_etat_des_lieux_et_perspectives_web.pdf (solidarites-sante.gouv.fr)

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