Enquête URPS CD IDF – Santé au travail – Santé durable, vers un cabinet dentaire écoresponsable. Et vous, vous en êtes où ? – Les résultats

Notre environnement – que ce soit notre environnement privé au quotidien, notre environnement professionnel au sein de nos cabinets, ou encore notre environnement global (climat, pollutions, épidémies) – a une influence sur notre santé et la santé des patients. En prendre soin par l’intégration d’une démarche écoresponsable, c’est participer à prendre soin de la santé de chacun.

Partant de ce constat et de l’observation des enjeux actuels en santé-environnement, votre URPS souhaite proposer des actions susceptibles de promouvoir un environnement favorable à votre santé et votre bien-être – chirurgiens-dentistes libéraux d’Ile de France – et à ceux de vos patients et ainsi participer à la promotion d’une santé durable et la pérennisation de l’offre et de l’accès aux soins. Le bénéfice de cette démarche est d’ordre sanitaire, social, environnemental et économique.

Afin de recueillir vos attentes et votre avis sur le sujet santé-environnement, une enquête a été diffusée auprès des praticiens franciliens durant le 1er semestre 2022, sur le site de l’URPS, par mail et via la page Facebook de l’URPS.

MERCI aux 110 praticiens qui ont pris le temps d’y répondre.

L’ensemble des résultats est disponible ici :

Interprétation des résultats

Sensibilité aux enjeux santé environnement

Parmi les praticiens ayant répondu à l’ensemble du questionnaire, la plupart (96 %) ont intégré au quotidien des habitudes en lien avec le développement durable ou la protection de l’environnement. Parmi lesquelles figurent la consommation de préférence d’aliments issus de l’agriculture biologique, locale ou raisonnée (77,3 %) et près de 31 % privilégient l’achat d’occasion lorsqu’une alternative au neuf est possible. Ces chiffres ne reflètent pas de manière significative l’attrait pour la thématique de l’ensemble des praticiens libéraux franciliens. Le choix de répondre ou non au questionnaire étant libre, il existe un biais évident lié au mode de recrutement des répondants. Par nature, les personnes intéressées par le sujet annoncé auront été plus enclines à compléter le questionnaire et à partager leur avis et besoins.

Près de 80 % des praticiens ayant répondu à l’enquête estiment que mettre en place des actions en faveur de la protection de l’environnement au sein de leur activité professionnelle est un devoir, et particulièrement pour un professionnel de santé pour 34 %. Une majorité d’entre eux ont d’ailleurs déjà mis en place des écogestes ou établi des protocoles pour maîtriser l’impact écologique des activités menées au cabinet avec en tête des mesures concernant l’optimisation de la gestion des déchets, puis la réflexion sur la réduction des consommables à usage unique ou encore les mesures propres à maîtriser les consommations d’énergie.

Pour les praticiens n’ayant pas intégré une telle démarche, les freins les plus souvent avancés sont avant tout qu’ils ont déjà trop de contraintes (52 %) et/ou ne savent pas par où commencer (50 %).  44 % d’entre eux soient 22 répondants estiment simplement que c’est impossible en respectant les recommandations professionnelles relatives notamment à la gestion du risque infectieux

Focus risques santé travail et risques environnementaux au cabinet

Une majorité (52 %) des répondants fait le lien entre la protection de l’environnement et la protection de la santé.

Concernant les produits chimiques utilisés dans le cadre des soins ou de la désinfection au cabinet dentaire, près de 94 % estiment que certains peuvent présenter un danger écologique et/ou sanitaire, mais seuls 36 % pensent savoir les reconnaître. Les réponses précisées librement démontrent que l’accès à l’information et les mesures susceptibles de gérer les risques en lien doivent être développés. Ce besoin est avéré par l’observation de la faible proportion de chirurgiens-dentistes affirmant qu’ils consultent systématiquement la fiche de données de sécurité fournie par les industriels pour les produits chimiques (26 %), la composition des dentifrices conseillés à leurs patients (19 %) ou connaissent les écolabels de confiance et autres critères d’achat responsable (30 %)

Les réponses apportées à la question 14 portant sur le risque d’exposition aux perturbateurs endocriniens, informent que tous les praticiens ne savent pas que les chirurgiens-dentistes et les assistantes dentaires font partie des professions à risque accru d’exposition à ces substances et par voie de conséquence au risque de développer les pathologies en lien. 26 praticiens affirment savoir repérer leur présence au sein des biens et produits de santé nécessaires à l’activité, cependant les moyens qu’ils ont précisés en commentaire libre semblent incomplets ou inadaptés à la spécifité de ces substances.

La qualité de l’air intérieur est un enjeu de santé au travail important car l’air des cabinets dentaires est reconnu comme plus pollué que l’air des habitations et la plupart des autres lieux de travail, et ceci en dehors de tout contexte d’épidémie de maladie infectieuse. Cependant, 44 % des praticiens répondants n’ont pas formalisé de procédure de gestion des risques en lien. Alors que celle-ci est simple à mettre en place. Si le bâti de la structure le permet, une simple ventilation naturelle régulière est efficace.

La gestion du risque lié aux erreurs de tri des déchets spécifiquement produits au sein des cabinets médicaux et dentaires (DASRI, déchets mercuriels, déchets toxiques, résidus de biomatériaux ou médicaments par exemple) nécessite également des informations plus précises. 39 % des répondants affirment qu’ils ont des doutes concernant les différentes filières de tri adaptées à ceux-ci.

Enfin, une grande majorité des praticiens interrogés (72 %) estiment qu’ils ne sont pas assez valorisés dans leur rôle de prévention et de promotion de la santé orale et de la santé globale. Celui-ci est un des piliers de la santé durable.

Besoins et attentes en lien

Près de 52 % estiment ne pas être assez informé ou avoir facilement accès aux nouvelles lois ou recommandations auxquelles ils sont soumis dans leur exercice. Les sources d’informations proviennent majoritairement du Conseil d’l’Ordre (84,5 %), de la presse écrite professionnelle à part égale (61,8 %) avec les syndicats professionnels. Près de 34 % s’informent sur les réseaux sociaux et forums de la profession et 13,6 % via les communications des laboratoires pharmaceutiques et délégués médicaux.

Plusieurs thématiques de formation et d’information sont susceptibles d’être développées en lien avec la santé environnement. Parmi celles qui ont été proposées dans le cadre de l’enquête, elles intéressent toutes au moins 65 % des praticiens interrogés. Arrive en tête la maîtrise de l’exposition aux produits chimiques et aux perturbateurs endocriniens (86 %), suivie par l’intégration d’une démarche d’achat responsable (gestion des stocks, critères d’achat écoresponsables et écolabels, réflexion sur l’usage unique) (80 %), la prévention et promotion de santé orale/ santé globale (77 %) et la gestion des déchets (réglementation, réduction et optimisation) à la même proportion que la qualité de l’air intérieur (76 %).

Pour favoriser l’accès à ces informations et ainsi à l’intégration ou au soutien d’une démarche santé environnement, près de trois quart des répondants souhaiteraient pouvoir disposer de fiches-outils adaptées. Les autres besoins exprimés se portent prioritairement sur l’accès à des visioconférences ou webinaires sur les différentes thématiques, à des modules de formation continue courts (1 journée à ½ journée), ou encore à des conférences dans le cadre de réunion confraternelle.

La réponse apportée par l’URPS CD IDF

Après observation de ces résultats et des enjeux de santé environnementale actuels, l’URPS projette la création et la diffusion des fiches outils adaptés à l’exercice et aux problématiques spécifiques aux chirurgiens-dentistes. Leur objectif sera de faciliter la démarche de santé durable avec des actions favorables à la protection de l’environnement, au développement social et à la promotion de la santé des soignants et des patients – accès aux soins, qualité des soins, qualité de vie au travail – et à la stabilité du développement économique des structures.

Des modules de formation continue seront également programmés par votre URPS ainsi que des réunions confraternelles organisées autour des thématiques plébiscitées dès le dernier trimestre 2022. 

L’opportunité est de :

. Promouvoir un environnement favorable à la santé et au bien-être des équipes soignantes et des patients, de l’environnement, des générations futures – et ainsi participer à la promotion d’une santé durable.

. Favoriser l’intégration de la démarche selon les principes de l’amélioration continue et une dynamique « gagnant-gagnant »    

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