L’ORS vient de publier ses travaux dressant un diagnostic précis sur l’état des lieux de la santé des Franciliens.

Un regret majeur, la santé bucco-dentaire est traitée de façon marginale, seulement pour la seule tranche populationnelle des 1-14 ans.

Que faut-il retenir en matière bucco-dentaire ?

« La santé bucco-dentaire, meilleure en Île-de-France mais avec de fortes inégalités socio-spatiales.

L’examen buccodentaire réalisé au cours des dernières enquêtes en milieu scolaire montre qu’en Île-de-France 85 % des élèves scolarisés en grande section maternelle (GSM, enquête 2012-2013) et seulement 69 % de ceux scolarisés en CM2 (enquête 2014-2015) avaient des dents indemnes de carie dentaire. 8 % des GSM et un peu plus de 20 % des CM2 avaient au moins une dent cariée soignée.

Cependant, 9 % des GSM avaient au moins une dent cariée non soignée, une proportion qui atteignait 13 % chez les CM2.

La santé buccodentaire des enfants franciliens semblait bien meilleure que celle observée en moyenne en France ».

Plus généralement, retenons parmi les éléments essentiels de cet état des lieux :

  • Jusqu’en 2019, l’Île-de-France était la région française où l’on vivait le plus longtemps.
  • La crise de la Covid-19 a creusé les inégalités sociales et territoriales de santé qui préexistaient et qui touchaient déjà les principales causes de mortalité et de morbidité que sont l’obésité et le diabète, les maladies cardio-neurovasculaires et dans une moindre mesure les cancers.
  • Si la mortalité prématurée avant 65 ans est en moyenne la plus faible de toutes les régions métropolitaines, celle-ci présente toutefois des inégalités sociales et territoriales de santé très importantes : elle varie de -50% à +34% selon les cantons franciliens par rapport à la moyenne régionale ;
  • L’Île-de-France est particulièrement touchée par la tuberculose, les infections sexuellement transmissibles, le VIH/Sida et le saturnisme infantile. En effet, la région concentre 30 à 40% des cas de ces pathologies alors qu’elle ne représente que 18% de la population française
  • Les déterminants de santé tels que l’activité physique et la limitation de la sédentarité, la nutrition, le sommeil doivent s’améliorer. Par exemple la situation francilienne montre une surcharge pondérale importante (plutôt chez les hommes) et une tendance à l’augmentation de l’obésité (plutôt chez les femmes) importantes ;
  • Concernant le tabac, la consommation est inférieure dans la région, la consommation d’alcool, est plutôt en baisse. L’expérimentation et les différents niveaux d’usage de cannabis sont comparables entre l’Île-de-France et le reste de la France ;
  • Coté des déterminants environnementaux, la région se caractérise par la présence d’un parc de logements dégradés, anciens, mal isolés, occupés (voire suroccupés) par des populations souvent socialement et économiquement défavorisée : c’est la région la plus touchée par les intoxications au plomb, au monoxyde de carbone et la précarité énergétique y est très prégnante ;
  • La pollution atmosphérique contribue encore à près d’un décès sur dix en Île-de-France. Chiffre en diminution grâce aux actions d’amélioration durable de la qualité de l’air. Entre 2010 et 2019 la mortalité attribuable à l’exposition aux PM2,5 est passée de 10 350 à 6 220 décès annuels ;
  • La sante périnatale est marquée par une augmentation de l’âge des femmes au premier accouchement, de la morbidité gravidique (diabète gestationnel et hypertension) ainsi que du pourcentage de personnes couvertes par l’aide médicale d’état. Ces augmentations sont probablement pour partie responsables d’indicateurs de santé périnatale plus défavorables en Île-de-France qu’ailleurs. 
  • De plus on observe que de la mortalité infantile, plus élevée en Île-de-France qu’ailleurs présente une tendance inédite à la hausse depuis 2012 environ, particulièrement notable pour la mortalité néonatale précoce (1ère semaine de vie) ;
  • La santé des jeunes est également un sujet de préoccupation notamment sur la question de la santé mentale : déjà avant la crise sanitaire, un risque de dépression était déclaré pour un quart des Franciliens de 17 ans, chiffre en augmentation et plus élevé en Île-de-France qu’ailleurs en France métropolitaine. Mais aussi sur des usages problématiques d’alcool et de cannabis qui restent encore trop fréquents notamment chez les garçons. La question du sommeil soulève celle des habitudes inadéquates (écran, insomnies, temps de sommeil réduit) avec des troubles du sommeil beaucoup plus fréquents chez les jeunes d’Île-de-France ;
  • En raison du vieillissement général de la population, un accroissement du nombre de personnes âgées dépendantes est attendu ;

Source : La_sante_des_Franciliens_vd.pdf (ors-idf.org)

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